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Les Pieux - Notes historiques et archéologiques


Le patronage de l’église des Pieux, Podia, qui est sous l’invocation de Notre-Dame, occasionna de longues contestations entre les abbés du Vœu de Cherbourg, divers chevaliers et l’abbaye de Saint-Sauveur. En 1230, Jean de Tricamps, bailli du Cotentin, tenant l’assise royale à Carentan, adjugea ce patronage à l’abbé de Cherbourg, à l’exclusion de Robert de Baubigny, écuyer [1]. Par suite, en 1231, l’évêque Hugues de Morville nommait à cette cure le clerc Raoul, présenté par l’abbé de Cherbourg [2]. En 1280, Chrétien Le Chambellan, autre bailli du Cotentin, adjuge ce bénéfice à Robert Le Bosne, présenté par lesdits abbés du Vœu [3].

En 1323, Richard de Chiffrevast, chevalier, règle ses droits et ceux de l’abbaye de Saint-Sauveur pour le marché et les foires des Pieux, ainsi que pour sa part de patronage.

En 1557, les cures des Pieux et de Tréauville sont données à Arthur de Grimouville par Jacques de Grimouville, abbé de Saint-Sauveur-le-Vicomte [4].

En 1692, Nicolas Duhamel est curé de la première portion des Pieux, et Guillaume Duval, de la seconde.

Près de l’église des Pieux était une chapelle dédiée à saint Clair. Cette chapelle a dû être l’église primitive. Elle a été transformée en école communale.

Au lieu dit les Hougues, M. de Vaudiville a découvert une urne en grès contenant des cendres et quelques médailles du Haut-Empire.

En 1810 et en 1828, la foudre tomba sur le clocher de l’église des Pieux.

Dans la lande, à l’Ouest de l’église, en un lieu nommé les Malerdines, on trouve encore quelques débris de constructions qu’on attribue dans le pays à une ancienne maladrerie.

A l’extrémité de la lande des Pieux, en un lieu élevé qui regarde Sciautot, on remarque le périmètre d’un camp considérable. Je ne partage pas l’opinion de M. Ragonde, qui voyait en ce lieu un monument druidique [5].

On comptait autrefois parmi les notables habitants du bourg des Pieux Robert de Hetcbous, écuyer, sieur de Saussey (1400) ; François de Campserveur, sieur de Begneville (1588), qui portait d’azur à trois fasces d’argent au chevron de gueules brochant sur le tout ; Hervieu Le Breton, sieur de Saint-Paul, qui portait d’argent semé d’hermines au chef de gueules ; Julien de Fontaines, sieur de la Buhotière, qui portait de gueules à trois bandes d’or et d’azur, surmontées de trois boucles d’or au chef d’argent chargé de trois hermines de sable.

Source :

Notes

[1] Chronologie historique des baillis du Cotentin, par M. de Chantereyne, ms. conservé aux archives de la Société impériale académique de Cherbourg, année 1230

[2] Toustain de Billy, Hist.Ecclé.,f° 247

[3] Chantereyne, lieu cité

[4] Toustain de Billy, Hist.Ecclé.,f° 584

[5] Voyez les Mémoires de la Société impériale académique de Cherbourg, 1833, p. 208