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Auderville - Notes historiques et archéologiques


L’église d’Auderville, Audervilla, est sous le vocable de Notre-Dame ; elle avait autrefois pour patrons les seigneurs du lieu.

La famille de la Foudre [1] possédait au moyen-âge la seigneurie d’Auderville. On en trouve la preuve dans le Livre des fiefs de Philippe-Auguste, qui contient ces mots : "Petrus la Foudre et participes sui tenent inde (de Bricquebec) sextam partem unius feodi in Haga". On voit encore quelques restes du château de la Foudre, démoli vers 1792, sur une propriété appartenant à M. Picot, capitaine d’infanterie retraité à Auderville. On trouva dans ses décombres plusieurs pièces de monnaie remontant aux règnes de Charles IX et de Henri III. Ce château a fourni à M. Digard de Lousta le sujet d’une légende fort dramatique publiée dans les Mémoires de la Société impériale académique de Cherbourg (année 1852, p. 241 ).

Le paquebot américain le Paris, parti de New-York le 1er octobre en destination pour le Havre, fit naufrage dans la baie des Demiacres à Auderville dans la nuit du 31 octobre 1823. L’équipage et les passagers parvinrent à se sauver. Au nombre de ceux-ci était M. de Cheverus, évêque de Boston, devenu plus tard cardinal et archevêque de Bordeaux. Ce vénérable prélat, d’une santé débile, avait tellement souffert que ses jambes lui refusaient tout service ; un marin de la côte le prit sur ses épaules et le porta, vers une heure du matin, au presbytère d’Auderville. Comme l’abbé Manger, curé de la paroisse, demandait, en ouvrant sa porte, ce qu’on voulait de lui à cette heure, le marin dans son langage pittoresque, lui cria :"C’est un évêque que je vous apporte !" Ce fait m’a été raconté par un témoin du naufrage.

Auderville possède un phare qui a 48 mètres d’élévation et une portée de 18 milles. Il est fort regrettable que la porte mal orientée laisse monter les hautes marées dans l’escalier intérieur du monument.

En 1810, M. Duchevreuil fit fouiller un tumulus situé dans une propriété nommée la Cour d’Auderville, ayant appartenu, avant 1789, à la famille Coulon de Couvert, puis possédée par M. de Chantereyne et par MM. Sturmer et d’Annoville. L’intérieur de ce tumulus était formé de quatre pierres plantées en forme rectangulaire, contenant des cendres et des ossements calcinés par le feu. On n’y a rien découvert.

L’église d’Auderville est petite et n’a qu’une campanille. On y remarque une plaque de marbre qui rappelle une fondation faite en 1646 par Sébastien Leparmentier, secrétaire du roi.

Le presbytère a été bâti par Bon Pierre Dannescey, curé en 1764 ; son tombeau est dans le cimetière avec la date du 4 juillet 1787.

On comptait autrefois parmi les notables habitants d’Auderville Guillaume Heuzey, sieur de la Valette, qui portait d’argent à la botte de sable éperonnée d’or, et la famille Coulon de Couvert dont les armes, sculptées au chevet de l’église, sont d’argent chargé d’hermines sans nombre, à la fasce de gueules chargée de trois boucles d’or (1626). Un membre de cette famille fut gouverneur du château de Bayeux en 1656. Il était à cette époque seigneur, patron et gravager d’Auderville. L’amirauté de Cherbourg lui contestait les revenus auxquels ce dernier titre lui donnait droit sur les naufrages.

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Notes

[1] NDLR : de La Foëdre