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Biville - Notes historiques et archéologiques


L’église de Biville, Binivilla,qui date du XIIIe. siècle, est sous le vocable de saint Pierre ; elle avait pour patrons les prieurs de Vauville.

Il existe, à la Bibliothèque impériale [1], deux chartes curieuses relatives à Biville ; elles ont été découvertes par M. Léopold Delisle [2]. On y voit figurer Guillaume, roi d’Angleterre, qui se qualifie de comte du Cotentin ; Robert Bertran, vicomte du même territoire ; Richard, vicomte d’Avranches ; Heudon, frère de Néel de Saint-Sauveur, plus tard vicomte du Cotentin ; Onfroy de Bohon et d’autres personnages qui se distinguèrent à la journée d’Hastings.

Biville fut le berceau du bienheureux Thomas Hélye, chapelain de saint Louis.

On trouve à l’église de Biville, dans un petit ordo en parchemin, format in-12, lacéré en partie et qui parait remonter au XIIIe. ou au XIVe. siècle, la note suivante : "Anno eodem (1259) die IV januarii arripuit iter ad curiam romanam Honoratus vicarius altaris B. Marie Constanc. pro canonizacione beati Thome de Binivilla de mandato Dni J. de Essayo, Const. epi."

Thomas Helye mourut au château de Vauville le vendredi 19 octobre 1257, dans une chambre située au-dessus de la porte cochère dudit château. Cette porte a été abattue en 1785. Le tombeau de Thomas Helye se trouve dans l’église de Biville. Il est en marbre blanc et porte latéralement cette inscription :"Ce marbre a été donné par messire Jacques François Dugardin, écuyer, chevalier de l’ordre royal et militaire de saint Louis, lieutenant-colonel au corps royal d’artillerie, seigneur et patron de cette paroisse." Cet officier supérieur était, en effet, en 1786, seigneur de Biville, du chef de sa femme, née de La Haye.

En septembre 1845, M. l’abbé Lebriseux, alors vicaire de Biville, voulut bien me montrer la chasuble et l’étole de Thomas Hélye. Ces ornements, dont toutes les histoires de notre localité donnent la description, étaient renfermés dans une boîte en chêne portant intérieurement cette inscription : "Boîte donnée par J. A. Adoubedan, capitaine garde coste, seig. de Rouville et des Pieux en sa partie 1764."

Thomas Hélye a eu plusieurs biographes. Clément, presque son contemporain, qui avait été témoin de l’enquête faite par l’évêque de Coutances, Raoul Desjardins, nous a laissé sa vie, qu’il a dédiée au curé de Biville, son ami. Il s’étend beaucoup sur les études d’Hélye à Paris et sur son voyage en Terre-Sainte. Cet ouvrage faisait partie d’un volume eu parchemin conservé dans les archives de l’église de Biville. C’est le premier document visé en l’enquête faite par M. de Blanger, grand-vicaire de M. Loménie de Brienne, évêque de Coutances, en 1692. Le manuscrit comprenait, en outre, deux autres vies de Thomas Hélye : l’une en prose, sans nom d’auteur ; l’autre en vers, par Jean Hélye, parent du bienheureux. M. Le Verrier, curé de Biville avant 1789, et auteur d’une Notice latine manuscrite sur Thomas Hélye, déclare que le registre qui comprenait les trois biographies ci-dessus indiquées a été perdu. Suivant M. l’abbé Démons, membre de la Société impériale académique de Cherbourg, un savant anglais, M. Dybdin, aurait laissé de ce vieux manuscrit une copie qui serait aujourd’hui à la Bibliothèque impériale. Toustain de Billy, dans son Histoire ecclésiastique (f° 304), et M. Couppey, dans les Mémoires de la Société impériale académique de Cherbourg (année 1843, p. 93), ont donné sur Thomas Hélye d’intéressants détails.

Entre deux monticules appelés les Huches, on remarque encore les restes de deux tombelles qui ont été coupées par la route de Sainte-Croix à Biville.

Près du village de Vinebus, en un lieu nommé la Mine, appartenant à la famille Groult, on a trouvé un assez grand nombre de monnaies de Trajan, petit bronze.

On aperçoit sur le chemin qui mène de Sainte-Croix à Biville une croix de granit qui porte cette inscription :"Cette croix fut reconstruite par Couet de la Haye et son épouse en 1807."

On remarque dans le cimetière de Biville les tombeaux de la famille Coquoin et celui d’un curé mort en 1815.

Biville passe pour être une des Communes les plus salubres du département de la Manche. Les centenaires y ont été fréquents, et l’on cite même une femme, du nom de Renep, qui y mourut, en 1697, à l’âge de 116 ans.

On comptait autrefois parmi les notables habitants de Biville la famille de Beaudrap, et celle de Dugardin, qui portait d’azur chargé d’une aigle d’argent becquée et griffée d’or et au soleil d’or.

Source :

Notes

[1] Fonds St-Germain, résidu, paquet 96, n°. 5

[2] Voyez Histoire de Marmoutier, part. II, t. Ier, n° 296 et 297