samedi 28 novembre 2009
Didier Peralta et son adjointe ont mené l'enquête
Ce jour-là, il pleut
abondamment sur le petit cimetière de Gruchet-Le
Valasse niché tout contre son église. Depuis le
début de matinée, des nuages noirs particulièrement
menaçants se sont amoncelés au-dessus de la commune. Le
vent par rafales pousse son cri lugubre au détour des rues et
des impasses avoisinantes. En franchissant la barrière
métallique du cimetière et en s'avançant d'un
peu plus près, on ne peut pas la manquer. Elle est érigée
au milieu des autres monuments funéraires. C'est la «
tombe chaude », celle qui fait courir les rumeurs les plus
folles depuis plusieurs jours sur la commune.
Une
inquiétante révélation
Le
monument funéraire recèle un mystère qui a enfin
été percé grâce aux investigations du
maire de la petite bourgade, Didier Peralta. Il fallait en avoir le
cœur net. Mais de quoi s'agit-il exactement ? Toute l'affaire
démarre par les résultats de l'enquête de
thermographie aérienne qui avait été menée
sur le territoire Caux Vallée de Seine (voir notre édition
du 17 novembre). La caméra thermique à infrarouge qui
était embarquée à bord d'un hélicoptère
a décelé une chose particulièrement étonnante
et qui, jusqu'à tout récemment, était encore
inexpliquée.
Des
rumeurs folles
En survolant
le cimetière, la caméra a en effet identifié une
tombe mystérieuse dont la température est trois fois
supérieure aux autres. Une fois l'information tombée,
les suppositions vont bon train. Pourquoi une telle différence
de température ? Une personne aurait-elle été
enterrée par mégarde ? La tombe est-elle habitée
par un mort-vivant ? « L'hélicoptère qui
survolait le territoire peut même déceler des arbres
morts au sol… Il est passé au-dessus de l'ancien
cimetière et nous avons découvert qu'il existait cette
tombe qui apparaissait en rouge sur le plan. Rapidement, nous avons
pu l'identifier. Il s'agit du monument funéraire de la famille
Desgenetais. C'est le plus grand monument du cimetière. Sur le
registre de la mairie, on apprend qu'y sont enterrées quatre
personnes de la famille entre 1886 et 1891 », explique Didier
Peralta qui, tel Sherlock Holmes, s'est lancé rapidement dans
des investigations. On ne présente plus la famille
Desgenetais, notamment Auguste à la fois maire de Gruchet-Le
Valasse, conseiller général et patron d'une
industrie textile. L'explication de la fameuse tombe chaude est
relativement simple. Elle est liée à la configuration
même du monument funéraire. « Le monument est très
haut. Il comporte également une petite chapelle. Lorsque l'air
s'engouffre à l'intérieur par les grilles, il est
capté. La température à l'intérieur de
l'édifice est légèrement supérieure à
la température extérieure. La caméra infrarouge
qui est très sensible l'a tout de suite noté… »
Nous voilà rassurés. Les fantômes peuvent dormir
tranquilles.
F. H.
Article de PARIS NORMANDIE paru le : 28 novembre 2009