Dernier ajout : 4 juillet 2017.
L’expression « guerre de Cent Ans » est une création relativement récente des historiens. On ne la voit pas apparaître avant le début du XIXe siècle, où elle fut introduite en France à des fins de pédagogie par des ouvrages scolaires. Par la suite, elle prit lentement sa place dans l’historiographie tant anglaise que française et devint d’usage courant dans la seconde moitié du siècle1.
Mais on n’avait pas manqué de remarquer, depuis longtemps, l’étendue exceptionnelle du conflit : en 1744, le président Hénault datait de 1336 « le commencement de la guerre entre la France et l’Angleterre, qui dura à diverses reprises plus de cent ans ». Peut-être reprenait-il ici une remarque faite, au début du XVIe siècle, par J. Meyer dans ses Commentariu sive Annales Rerum Flandicarum : « La guerre anglaise… fut de toutes la plus longue et la plus cruelle ; par intervalles, elle dépassa la centième année. » Mais les contemporains eux-mêmes eurent le sentiment de l’unité et de la durée de l’antagonisme. À la fin du XIVe siècle [1]
En 1336, le roi Édouard III d’Angleterre, prétendant au trône de France et vassal du roi en tant que duc d’Aquitaine pour ses possessions en Guyenne, entre en rébellion contre Philippe VI de France, alors roi de France, dont il conteste l’autorité. Le 24 mai 1337, Philippe VI décide de lui confisquer la Guyenne (Aquitaine) en réaction. [2]