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Georges-René Pléville Le Pelley - bio

(1726-1805) Corsaire et ministre


Georges-René Pléville Le Pelley est un corsaire, gouverneur du port de Marseille, vice-amiral et ministre français de la Marine et des Colonies, né à Granville le 29 juin 1726 et mort à Paris le 2 octobre1805.
Il a épousé Marie Ursule Rambaud, en 1755. Son père le capitaine Hervé Le Pelley est Sieur de Pléville et capitaine de navire. Contrairement à une légende tenace, Pléville n’est pas roturier. Un de ses grand-pères finit sa vie ruiné, mais il naît Écuyer. Il fut Garde du corps du Roi, Gouverneur de Granville en 1695 et armateur. Le père de sa mère est Sieur du Saussey de la paroisse de Lingreville, Procureur du Roi à la Vicomté de Granville, en 1701 et Trésorier de la Marine en 1718, pour les amirautés de Coutances et Granville
Pléville Le Pellay fût franc-maçon. D’ailleurs sa signature en témoigne, comme celle de beaucoup d’autres officiers de marine du XVIIIe siècle. Une de ses filles, Thérèse, se marie le 23 janvier 1788, avec François de Viefville des Essarts. Le père de ce François est M. de Viefville des Essarts, ancien avocat au Parlement de Paris, plus tard député du Vermandois aux Etats Généraux, qui permit à Camille Desmoulins de faire des études grâce à une bourse, au collège Louis-Le-Grand. Il est l’auteur d’un texte en 1790 sur l’émancipation des noirs.

SA JEUNESSE (1739-1743)

Dans les Mémoires d’un marin granvillais qu’il écrit après le décès sa femme et son unique fils, morts en 1780 et 1783, Le Pelley consacre les premières pages à l’importance de sa famille avant sa naissance et à sa déchéance du temps de sa jeunesse. Ils les citent presque tous, d’Hugues Le Pelley, officier volontaire, propriétaire d’une campagne assés considérable, vivant du temps de Charles VII (1403-1461) à son grand-père, Jacques Le Pelley du Manoir (1658-1726) écuyer, garde du corps du roi, gouverneur de Granville, armateur, mariée à Anne-Françoise de La Pigannière de Courcelles, fille d’un vicomte d’Avranches. L’aïeul qui va dissiper au jeu les 600.000 livres de la fortune familiale et les 2/3 de la dot de sa femme.

De ce fait, Georges-René naît dans une maisière de petite estime. Son père, Hervé Le Pelley de Pléville, capitaine de Terre-Neuvas est très apprécié en tant que marin, mais très pauvre. Il meurt jeune et son fils et ses deux filles sont élevés par leur belle-mère. Selon Pléville : par imbécillité après la mort de mon père elle mangea son bien et le mien.

Son oncle René, qui est un abbé pourtant peu fortuné, paie les études de Georges-René Pléville Le Pelley au collège de Coutances et toute sa famille le voit déjà au séminaire... Mais Le Pelley au lieu de se contenter de ce destin tout tracé, veut être marin et rêve d’être digne de ses ancêtres. Cette passion pour la mer et cet envie de retrouver son rang vont lui permettre d’endurer dès l’âge de douze ans les dures conditions de vie des mousses, volontaires, matelots terre-neuviers, sans qu’il se lamente sur son sort. Il dénonce violemment toutefois les mauvais traitements infligés à l’un de ses compagnons par le capitaine du navire et est battu, puis mis aux arrêts. Il doit s’enfuir et faire 120 lieues pour rejoindre Québec au milieu d’une nature hostile, juste peuplée de quelques Indiens et d’ours.

Georges-René survit à cette dure épreuve et devient quelques temps flibustier pendant l’année 1741. Comme il est devenu un marin estimé de tous, il regagne comme patron de canot et gabier, puis timonier, Granville, où tout le monde le croit mort. A bord du navire, il écrit un placet au capitaine pour se plaindre des vers dans la nourriture. Comme il emploie quelques mots latins, ses compagnons d’infortune le surnomment le latiniste.

Le 20 avril 1742, il débarque finalement au Havre et repart pour l’Amérique un mois plus tard sur le navire d’un autre de ses oncles Tilly Le Pelley. En tant que lieutenant il adoucit le sort de l’équipage et a le temps pour améliorer ses connaissances en hydrographie et astronomie. A La Martinique, il est enseigne pour le commerce et s’occupe des livres de compte, car il est déjà instruit. Toutefois pas assez pour être officier sur un des vaisseaux du roi. En 1743, à son retour, son oncle l’envoie à Caen où il étudie l’hydrographie, les mathématiques, le dessin, à danser, l’écriture et l’équitation.

Sa carrière est impressionnante, il sera Officier puis commandant du port à Marseille (1766-1771), capitaine du Languedoc, le navire amiral de l’amiral d’Estaing pendant la Guerre de l’Indépendance américaine (1776-1783), Gouverneur du Port de Marseille (1783/1789), Vice-Amiral et ministre du Directoire puis Commandant de l’armée navale de la Méditerranée. Pléville le Pellay est sénateur en 1799. .. Un des 50 premiers titulaires de la Légion d’Honneur (02/10/ 1803) : Grand officier de la Légion d’honneur, en 1804.

sources :

Portfolio

statue à Granville statue au sénat Huile sur toile, fin XVIIIe siècle, Musée du Vieux Granville Agathe de Rambaud sa belle-soeur née MOTTET Pléville Le Pelley Gravure début XIXe siècle Ancienne statue de Pléville Le Pelley détruite en 1942